La coparentalité est un terme polysémique qui renvoie cependant à l’idée d’éduquer conjointement un enfant quelle que soit sa situation conjugale. Le plus souvent, on l’associe plutôt à l’idée de faire perdurer l’autorité parentale conjointe après un divorce, mais à vrai dire elle désigne aussi bien deux parents séparés que deux parents en couple, mariés ou pacsés et aussi des parents de même sexe. L’idée centrale est de surtout communiquer et rester en lien pour l’éducation d’un enfant.
Comment définir la parentalité ?
Le terme parentalité se confond juridiquement avec le terme d’autorité parentale. L’article 371-1 du Code civil définit l’autorisé parentale comme : “un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant ». Ces droits appartiennent aux parents jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant afin de le protéger dans sa sécurité, sa santé, sa moralité et assurer son éducation tout en permettant son développement. Bien-sûr, cette autorité parentale doit être exempte de violences physiques ou psychologiques.
Sur le plan de l’expérience, les parents définiraient la parentalité différemment. Ils mettraient sûrement l’accent sur la notion de valeurs, de partage, d’éducation, etc. Le terme parentalité, vous vous en doutez est assez polysémique, et il n’y a pas une définition précise mis à part juridiquement.
Notons que la parentalité est très importante dans la législation, si bien qu’il existe un soutien à la parentalité de l’État. Celui-ci permet à des parents en difficulté passagère ou plus durable de s’appuyer sur un réseau d’entraide pour les accompagner dans leur rôle éducatif.
Comment fonctionne la coparentalité ?
Face à l’évolution des modèles familiaux, la législation fait en sorte que l’enfant reste protégé. À une époque où il est possible d’avoir des parents de même sexe à l’état civil, divorcés, séparés, pacsés, etc. la législation a donc introduit des points juridiques relatifs au fonctionnement des modèles familiaux, l’autorité parentale conjointe en fait partie. Si le terme de coparentalité n’est pas strictement utilisé en tant que tel dans les textes de lois, il est pourtant utilisé par les commentateurs juridiques.
Pour faire simple, il s’agit d’exercer conjointement son exercice parental sur l’enfant quelle que soit la situation conjugale. En cas de divorce ou de séparation par exemple, c’est le fait de faire perdurer le couple parental au détriment du couple conjugal pour le bien de l’enfant.
Que dit la législation française ?
Le terme coparentalité n’est pas strictement utilisé dans la loi relative à l’autorité parentale, mais il est utilisé dans les rapports des commentateurs. L’article 371-1 du Code civil est plutôt dédié à la définition de la parentalité qu’il définit comme suit « un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant ». L’article 372 précise que cette autorité parentale doit être exercée conjointement, tandis que l’article 373-2 précise que cela ne peut cesser même en cas de séparation ou divorce.
Ce qui ressort majoritairement de l’ensemble de ces articles de loi, c’est que temps qu’un des deux parents ne représente aucun danger pour l’enfant, l’exercice parental doit continuer à être exercé conjointement quel que soit le lieu de résidence principal de l’enfant, l’éloignement d’un des deux parents, etc. Le parent exerçant la garde des enfants ne peut en aucun cas prendre des décisions seules, ni refuser le droit de visite.
Savoir communiquer avec le co-parent : mettre l’enfant au centre
Si sur le papier il est facile de faire subvenir la parentalité à différentes échelles malgré l’éclatement du couple conjugal, la réalité est bien moins simple. Il arrive que les coparents soient en parfait désaccord sur les questions essentielles ayant trait au bien-être de l’enfant (éducation, valeurs, etc.). Pour autant, il faut faire abstraction de cela pour placer l’enfant au centre de l’intérêt commun et prendre les meilleures décisions pour lui. L’objectif de la coparentalité est de protéger l’enfant et de ne pas avoir à le faire choisir entre deux camps ou à être tiraillé entre des dissonances parentales.
Cette coparentalité implique donc un semblant de relation qui subsisterait au couple conjugal malgré un divorce ou une séparation. Elle nécessite de continuer à communiquer pour prendre des décisions relatives à l’enfant, de se répartir équitablement les dépenses engagées selon les revenus des coparents et de ne pas dénigrer l’autre en présence de l’enfant. L’idée de la coparentalité, c’est de respecter le droit de l’enfant d’avoir deux parents et d’entretenir une relation saine avec chacune d’entre eux.
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